Balades du Patrimoine

Le samedi 5 Juin, par une belle fin d’après-midi ensoleillée, l’association « Histoire et Cultures en Languedoc » a proposé un moment historique et littéraire. Dans le cadre des balades du patrimoine de la Communauté de Communes du Clermontais, une vingtaine de personnes de Nébian et des alentours se sont retrouvées dans le jardin de la Commanderie des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem à Nébian ; elles ont pu écouter Maguy Chapot-Blanquet et Jean-Louis Lacroix raconter la vie aventureuse de Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot. Elle a été la première épouse de Henri IV roi de France et de Navarre : une femme dans la tourmente des guerres de religion du XVI° siècle.

Les participants ont pu comprendre les périls de l’époque et les difficultés pour une femme à se situer dans le monde politique masculin d’alors.

On retiendra que, malgré son statut de reine de France et de Navarre, elle ne fut pas la femme politique qu’elle eut souhaitée être ; elle fut néanmoins un remarquable mécène, amoureuse et protectrice des arts, et une écrivaine notoire, comme en témoignent: « Les mémoires de la reine Marguerite de Valois ». On retiendra aussi qu’il est toujours utile de regarder le passé pour comprendre les aléas du présent…

A l’occasion des Journées du Patrimoine, l’association Histoire et Cultures en Languedoc a animé samedi 19 septembre une causerie dont le thème était très intéressant, aussi bien pour les Nébianais d’origine que pour les nouveaux habitants. Le but de cette causerie était, en prenant exemple sur Nébian, de montrer que la toponymie donne les clefs permettant de mieux comprendre un paysage.                                                                                                                                                                                       Maguy Chapot-Blanquet a précisé qu’elle allait évoquer les paysages nébianais sans tenir compte des extensions récentes. Pour commencer, une carte a montré Nébian, bien à l’abri dans un paysage collinaire s’ouvrant en partie sur la plaine. Au cours de nos promenades, nous traversons des « tènements », c’est-à-dire des surfaces géographiques délimitées par un nom ; ces tènements sont au nombre de quarante-six, et leur nom a une signification qui donne une personnalité à notre terre. On peut classer ces noms en plusieurs catégories : les tènements de culte, les tènements géographiques au sens large du terme. Les tènements de culte, par exemple St. Jean, la Croix ou St. Michel, ne sont pas les plus nombreux. Les tènements géographiques sont parfois liés à l’organisation des terrains (c’est le cas des Traversiers) ; ils peuvent aussi faire référence au climat : Pichaures signifie le « Pioch du vent », et cela se comprend quand on voit qu’il s’agit d’un secteur plus ouvert sur la plaine. Les tènements peuvent également évoquer une végétation, une plantation, comme celle de châtaigniers à Gaujouse (jouses : châtaignes). Certains tènements sont marqués par la monoculture : les Viniès (vignes), les Prades(céréales). Le tènement de Sercognes était boisé et était un lieu de rassemblement des braconniers. Campichots ou Campichos (petit champ) désignait un espace petit et morcelé. La Cartayrade, le long de l’ancienne nationale, est le plus petit tènement : il correspond à une parcelle qui pouvait être ensemencée par une « carte », qui est un instrument à mesurer le grain. Sur la route de Fouscaïs, on peut voir un petit chemin qui serpente en montant sur un petit mamelon : le Cun(lecoin)… La liste n’est pas exhaustive !                        La causerie s’est terminée par une surprise pour ceux qui ont un peu étudié l’histoire de Nébian et qui ont entendu parler de Nevius, le militaire romain qui aurait donné son nom à notre village. En fait, il existe une autre théorie : le nom de Nébian viendrait du mot bas latin « nevia », qui signifie nuage. C’est pourquoi les armoiries de Nébian comportaient non seulement un soleil dans un ciel bleu, mais aussi un petit nuage, ainsi que le fruit de ces deux éléments indispensables à la vie que sont le soleil et l’eau : un cep chargé de chasselas.