La commémoration de l’armistice du 8 mai 1945 a eu cette année une tonalité particulière. D’abord, c’était le retour à des conditions normales, après deux ans de restrictions dues à la pandémie. Ensuite, le maire de Nébian Francis Bardeau a remis officiellement leur écharpe tricolore aux membres du premier conseil municipal des jeunes tout juste mis en place mais déjà actif, puisqu’il a émis des propositions qui seront adoptées. Il leur a ensuite expliqué le sens et le déroulement de la cérémonie, à laquelle ils ont tout naturellement participé.

La cérémonie s’est déroulée en présence de deux anciens combattants : Mrs Devic et Schneider ; ce dernier a lu un message rappelant la nécessité d’être fidèle à notre drapeau et à nos institutions par notre engagement personnel et collectif, en particulier auprès des jeunes.

Francis Bardeau a quant à lui rappelé les souffrances du peuple ukrainien, avant d’évoquer la capitulation de l’Allemagne nazie. Il a souligné qu’elle avait été battue grâce à la solidarité de peuples, d’hommes et de femmes différents qui ont su s’unir pour lutter contre la barbarie, mais il a souligné que l’indifférence, le silence coupable, voire la complicité des miliciens avaient facilité la tâche des occupants. Commémorer est un devoir, mais œuvrer quotidiennement pour que rien de cela ne puisse se reproduire est d’autant plus essentiel que notre société se délite, l’individualisme et l’intérêt particulier l’emportent trop souvent sur l’intérêt de la communauté. Les lois ne sont plus perçues comme des éléments permettant de vivre ensemble, mais comme des « entraves » à la liberté individuelle ; certains vont même jusqu’à profiter des manifestations légitimes pour casser, au point d’enlever tout sens et toute légitimité à ces dernières. D’autres cherchent à imposer leur mode de pensée comme s’il était le seul légitime, au détriment de la liberté d’expression pour laquelle certains ont risqué leur vie. Ceux qui dénoncent ces dérives font l’objet d’attaques parfois violentes, mais comment ne pas partager leur inquiétude ?

Pour ne pas trahir notre devoir mémoriel, nous devons travailler quotidiennement au respect des uns et des autres, nous devons préserver une certaine idée de de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, et ne pas oublier que c’est le multiculturalisme qui a fait et qui fait toujours la grandeur de la France. Ne nous laissons pas tenter par le retour de la haine, de la délation et du non vivre ensemble.

La cérémonie s’est achevée avec une Marseillais dont il faut rappeler qu’elle a été très longtemps le chant que reprenaient ceux qui luttaient pour leur liberté, et qu’on a pu l’entendre dans des camps de concentration.

Les Nébianais se sont ensuite retrouvés pour échanger autour d’un apéritif offert par la municipalité, avec d’autant plus de joie qu’ils étaient privés de ce plaisir depuis deux ans.