A la suite de la première croisade (1096-1099), quatre états latins sont créés en Palestine. En 1113, un moine nommé Géraud, responsable d’un hospice destiné à accueillir les pèlerins à Jérusalem, obtient du pape la création d’un ordre de chevalerie qui aura pour fonction d’accueillir et de soigner les pèlerins. Cet ordre prend le nom d’ordre de Saint Jean, car il est situé à proximité de l’église Saint Jean Baptiste à Jérusalem. Quelques années plus tard (1118), un autre ordre est créé, qui a pour fonction de sécuriser les routes empruntées par les pèlerins : c’est l’ordre des Templiers, qui devient un ordre guerrier. Ces deux ordres sont souverains, c’est-à-dire qu’ils sont sous l’autorité directe du pape. Ils ont leurs propres règles. En 1126, les Hospitaliers ajoutent à leurs vœux de charité et de célibat celui de combattants de la foi. Les deux ordres se jalousent et se battent séparément.                     Après la perte de Jérusalem en 1187,  les territoires chrétiens diminuent, et le dernier bastion de résistance des chevaliers tombe en 1291. Les Templiers rentrent en France. Les Hospitaliers, eux, débarquent à Chypre pour quelques années avant de s’installer à Rhodes en 1309. Ils se conduisent comme des corsaires et fortifient l’île. En 1312, à la suite de la dissolution de l’ordre des Templiers, ils héritent d’une partie de leurs biens. A Rhodes, ils fortifient le port et construisent un grand hôpital. Ils sont attaqués à de nombreuses reprises par les Turcs et les Egyptiens, et ils finissent par être chassés de l’île en 1523. En 1523, l’empereur Charles Quint leur cède l’île de Malte. Ils bâtissent la ville de La Valette (capitale actuelle de Malte), qu’ils dotent d’un très grand hôpital.                  En 1798, lors de son passage à Malte, Napoléon leur enlève  le rôle militaire qu’ils détenaient depuis 1126. Ils gardent leur fonction d’accueil et de soin. Aujourd’hui, ils existent toujours sous le nom d’ordre de Malte. Après la prise de Malte par les Anglais, ils quittent l’île et se réfugient à Rome dans un premier temps.

L’ordre de Malte possédait de nombreux biens, obtenus soit par legs soit par dons. Ces biens étaient gérés par des chevaliers envoyés « en commande », d’où le nom de commandeur et de commanderie. Ils étaient nommés par le grand prieur devant lequel ils étaient responsables, et ils étaient régulièrement contrôlés.

L’ordre était composé de :

--chevaliers : sauf exception, ils étaient d’origine noble    --servants : ils avaient un rôle militaire                                                 -- chapelains : prêtres qui étaient les seuls à pouvoir confesser les membres de l’ordre.

En 1792, pendant la révolution, l’ordre a été interdit en France, et les commanderies ont été supprimées. Les citoyens français devenus chevaliers perdaient également la nationalité française, car une loi de 1791 faisait d’eux des étrangers.                                                                                                           

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