AU TEMPS DES MAITRESSES ROYALES
L’association Histoire et Cultures en Languedoc a toujours mis en valeur des femmes qui ont joué un rôle dans la société de leur époque, mais qui sont aujourd’hui méconnues, car le pouvoir appartenait aux hommes et c’est seulement par leur intermédiaire qu’elles arrivaient à avoir une influence politique, ou à simplement assouvir leurs ambitions.
La conférence qui a eu lieu samedi 27 janvier dans la Galerie des Arts de Nébian en est un parfait exemple : Maguy Chapot-Blanquet et Jean-Louis Lacroix ont évoqué la vie des trois premières « maîtresses royales » de l’histoire de France. Dans chaque cas, le contexte était difficile : la guerre de cent ans pour Agnès Sorel, la première d’entre elles ; la Renaissance et les guerres d’Italie pour Diane de Poitiers, la seconde ; les guerres de religion pour Gabrielle d’Estrées, la troisième.
Agnès Sorel (1422-1450) a été la première maîtresse royale en titre. Le roi Charles VII en était très épris ; il lui a offert le domaine royal de Beauté : elle deviendra la « Dame de Beauté ». Amie de Jacques Cœur, elle a participé à l’essor d’une Cour raffinée et au commerce de tissus, de soieries, de bijoux.
Diane de Poitiers (1499-1566) a exercé la charge de garde des enfants royaux, parmi lesquels un des fils de François I° : Henri. Devenu roi en 1547 sous le nom de Henri II, ce dernier a entretenu avec Diane de Poitiers une relation amoureuse qui a fait scandale, car elle avait 20 ans de plus que lui, mais cette relation a duré jusqu’à la mort de Henri II au cours d’un tournoi. Pendant tout son règne, il avait été partagé entre l’influence politique de la famille de son épouse Catherine de Médicis, et celle de Diane de Poitiers.
Gabrielle d’Estrées est née en 1573, un an après la St Barthélémy, elle meurt en 1595, un an après l’édit de Nantes. Des trois femmes évoquées au cours de la conférence, c’est la seule qui ait réellement souhaité exercer un pouvoir politique. Sa relation avec Henri IV a débuté alors qu’elle avait 17 ans. Elle s’intéresse tout de suite aux affaires du royaume. Elle est intelligente et sait servir les intérêts de ceux qui peuvent lui être utiles ; elle sait donner des conseils avisés au roi, elle va même jusqu’à lui prêter de l’argent. Mais elle est détestée par l’épouse légitime de Henri IV, Marguerite de Valois (la « reine Margot »), et par le peuple. Elle qui avait pour ambition d’être épousée et de devenir reine de France, meurt d’une façon qualifiée de « mystérieuse » en 1599.