Nous tenons à souligner que ce qui peut être dit ou écrit aujourd’hui sur l’histoire de Nébian, nous le devons aux travaux menés naguère par MR et MME Le Chevalier, mais surtout par MR et MME Auduy, ainsi que par MR Laurent Schneider. Ce dernier a exposé le résultat de ses recherches dans une conférence dont certains Nébianais se souviennent sans doute. N’oublions pas MR Desfours, mémoire vivante du village.
A l’âge de fer :
Les premières traces d’habitation se situent en dehors du village actuel ; les archéologues ont recensé plusieurs « oppida » (villages fortifiés) sur les collines alentours.
A l’époque gallo-romaine :
Un propriétaire romain dénommé Nébius possédait une « villa », c’est-à-dire un domaine agricole connu sous le nom de « villa nebiana ». C’est de là que viendrait le nom de Nébian.
. Le bourg actuel :
Mentionné à la fin du X° siècle comme « villa », puis comme « castellum » en 1038, Nébian est entré dans la sphère de la famille des Guilhem en 1160. A cette époque, le village semble avoir eu une organisation bipolaire : un castrum de forme rectangulaire avec son église dédiée à Saint Jean-Baptiste, proche de la Dourbie, et-à 2 km- une « villa » et une église dédiée à Saint Julien de Brioude (l’église actuelle)
L’implantation de la commanderie a entraîné un rapprochement entre l’habitat seigneurial et les villageois : le seigneur de Nébian va s’installer dans le village et se faire construire un « castrum ».
Dès le XIII° siècle, il n’y a plus de seigneur à Nébian. La famille seigneuriale a des démêlés avec les Hospitaliers qui finissent par racheter les moulins qu’elle possédait. A partir de là, le « château » est abandonné aux habitants, tandis que les Hospitaliers possèdent la commanderie et le comte de Clermont le four banal, dont on voit encore l'emplacement(photo ci-contre)
Les Hospitaliers prenaient en charge le service du culte, l’administration de l’hôpital, l’entretien des chemins et les soins aux pèlerins et aux voyageurs sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Au fil des ans, la commanderie a reçu des dons et des legs, comme la seigneurie de Liausson, par exemple.
A la fin du XIV° siècle(en 1392), il n’y a plus de commandeur : la commanderie est passée sous la tutelle du commandeur de Béziers, et elle est devenue une simple maison des Hospitaliers.
En 1573, lors des guerres de religion, la commanderie a été saccagée. Elle a finalement été dissoute en 1792, pendant la révolution française.
Aujourd'hui, l'ancienne commanderie est un bâtiment public au service de la population.
Le village fortifié :
Il a été érigé pendant et à cause de la guerre de Cent Ans (1337-1453) par les chevaliers de l’ordre des Hospitaliers.
C’est un ensemble polygonal qui comportait à l’origine des tours aux angles, une demi-tour et une tour porche dominant la place de la liberté actuelle et la fontaine du Griffe. Tous les murs comportaient un chemin de ronde, encore visible par endroits.
Au XVIII° siècle : le seigneur de Clermont était en même temps celui de Nébian. Un carcan, symbole de la justice du seigneur, était placé à la Tour de l’Horloge. Non loin de là, on peut encore voir la maison des consuls, ainsi qu’une fenêtre à double meneaux. Passé le temps des guerres, le seigneur a autorisé les habitants à faire des ouvertures dans les remparts…. moyennant finances.
Au milieu du XIX° siècle : le ruisseau du Ravieu, qui coule entre l’enceinte et le domaine des Hospitaliers a été recouvert, et de nouvelles rues ont étendu le village en direction de la route de Lodève à Béziers.